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lundi 10 février 2014

Dans les édifices du Moyen-Âge, les arcs seront extradossés, les parements neufs faits en assises de même hauteur que les anciennes.

L’histoire de Joseph, rédigée par quelques écrivains éphraïmites d’un talent supérieur à l’art du scribe Enna, n’était qu’une des légendes populaires du royaume d’Israël. On a remarqué que les prophètes ne font aucune allusion à cette histoire, ce qui serait fort étonnant, s’ils y avaient vu autre chose qu’une fable flatteuse pour la vanité d’Éphraïm. On ne saurait nous demander plus de foi qu’Isaïe n’en a montré sur ce point. A la distance des événemens merveilleux qu’ils racontent, dans un pays si différent, étrangers d’ailleurs à la langue et à la civilisation des bords du Nil, que pouvaient faire les conteurs israélites ? Recueillir des traditions, composer un récit d’une édifiante moralité, de tous points agréable à leurs compatriotes. C’est ce qu’ils firent, mais à la manière des écrivains de leur race, en se contentant parfois de juxtaposer sans les fondre des documens qui se contredisent. Nous avons ainsi un double récit de l’événement capital de la vie de Joseph : d’une part, c’est suivant le conseil de Ruben qu’il est jeté dans une citerne, enlevé par des marchands madianites venant de Galaad, emmené en Égypte et vendu à Potiphar, eunuque du pharaon et maître de la prison d’état ; d’autre part, c’est selon le conseil de Juda que le fils bien-aimé de Jacob est vendu pour 20 sicles d’argent à des Ismaélites, qui le revendent à un Égyptien, nullement maître de la maison de force, dont la femme essaie de le corrompre. Enfin, d’après une autre version, celle d’Artapanos, conservée dans Eusèbe , Joseph devine les desseins de ses frères et se fait lui-même conduire en Égypte par des Arabes du voisinage ; mais n’insistons pas sur ces délicats problèmes d’exégèse : mieux vaut relever les traits de mœurs égyptiennes plus ou moins authentiques de cette dramatique légende. : Park and Suites propriétaires L’illustre vieillard, s’enfonçant dans ses années, cesse d’être en rapport, excepté par la gloire, avec les générations qui s’élèvent ; il leur parle encore désert de Ferney, mais il n’a plus que sa voix au milieu d’elles ; qu’il y a loin des vers au fils unique de Louis XIV : : Park and Suites proprietaires La cathédrale de Cambrai, qui était romane, fut accommodée à un nouveau plan lorsque l'architecture gothique prévalut. M. Leglay mentionne des travaux exécutés dès 1227 pour la reconstruction des bras du transept. Le tracé d'un nouveau chœur, derrière celui qui existait, fut commencé, en 1241, la seconde chapelle à droite en 1243. Quant à la première à droite, qui complétait le pourtour du chevet, on ignore sa date, mais d'après la marche du reste des travaux qu'on voit avoir été dirigés du transept vers l'abside, on peut raisonnablement supposer que cette chapelle fut commencée entre 1230 et 1239. Ainsi, c'est de 1230 à 1243 que s'éleva la clôture du nouveau chevet de Notre-Dame de cambrai.D'autre part, il est constant que l'œuvre circonscrite par la même clôture fut achevée en 1251, puisque le jour de Pâques de cette année, le clergé prit possession du nouveau chœur.Maintenant, qu'on se reporte à l'état des lieux constaté tant par le dessin que par les annotations du manuscrit. Le nouveau chevet est fondé sur tout le développement de sa ligne de ceinture ; néanmoins, l'achèvement des travaux est assez éloigné pour que l'architecte en parle comme d'une chose problématique : « Les chapelles, dit-il, auront telle figure si jamais on les termine, s'on lor fait droit. » Et il n'y a pas que les chapelles qui demeurent inachevées, mais encore les arcs-boutants, pièce essentielles de la construction du chœur, pour le dessin desquelles on renvoie aux analogues de l'église de Reims. Cela concorde donc parfaitement avec la suspension des travaux qui résulte du silence de l'histoire entre 1243 et 1251 ; par conséquent, c'est dans l'intervalle de ces deux années que Villard de Honnecourt écrivit la légende rapportée ci-dessus.Les dates connues de l' œuvre de Reims ne contrarient en rien ce résultat. L'édifice, commencé en 1211 par Robert de Couci, était achevé jusqu'au transept lorsque ce maître mourut en 1241 ; le chevet avec sa ceinture de chapelles était monté certainement dès 12156. Quant à la nef, dont Villard nous a laissé aussi des dessins, elle s'éleva de 1241 à 1257 ; et comme ces dessins sont ceux d'une travée prise isolément, pourvu qu'on suppose une seule travée construite avant 1251 (et c'est le moins que l'on puisse faire), notre chronologie subsiste : c'est toujours de 1243 à 1251 que le manuscrit de Saint-Germain a été annoté.Par une série d'autres rapprochements, il est possible de réduire encore ce terme, et subséquemment de placer à la date qui lui convient, le point le plus marquant de la biographie de Villard de Honnecourt.Le dessin qu'il fit à Reims lorsqu'il s'en allait en Hongrie, ce dessin est celui d'une fenêtre des bas côtés de la nef : donc il est postérieur à 1241, donc le voyage de Hongrie lui-même se place après 1241.En 1242, les Tartares ayant envahi les provinces danubiennes, la nation hongroise presque tout entière fut forcée d'émigrer. Elle revint l'année suivante, expulsa ses vainqueurs, mais ne trouva plus que des ruines à la place où ses villes avaient existé. Strigonie surtout, Strigonie, la capitale et l'ornement de l'empire, avait été comme effacée du sol. C'est à la restauration de cette grande cité que Bela, qui régnait alors sur les Hongrois, commença par appliquer toutes ses ressources. Il tâcha de lui rendre sa splendeur, son animation, sa physionomie toute européenne, car au moment de l'invasion, elle était peuplée presque exclusivement de Français et d'Italiens7. Entre autres monuments, il y fit construire, pour les frères mineurs chez qui il avait élu sa sépulture, une somptueuse église sous l'invocation de la sainte Vierge. : Park and Suites propriétaires La cour de Rome, qu’avaient en vue les réformes trop austères de La Trappe, s’opposait aux exagérations de ses serviteurs ; Rancé annonçait son habileté en réveillant la passion du pouvoir dans le cœur de Louis XIV. : Park and Suites propriétaire La légende hébraïque de Joseph n’est-elle pas parfois un écho du conte des Deux Frères ? Le scribe d’Israël qui a composé l’histoire mythique du héros d’Ephraïm connaissait-il l’œuvre du scribe Enna et s’en est-il servi pour orner son récit ? Depuis longtemps, les égyptologues, M. Ebers entre autres, se sont adressé cette question. Il ne nous appartient pas d’y répondre ; toutefois on ne saurait être surpris de rencontrer un roman de plus dans cette grande littérature hébraïque où l’on en compte déjà cinq, j’entends les livres de Jonas, d’Esther, de Tobie et de Judith, et le troisième livre des Makkabées. On peut y joindre le roman d’Aristée. Qu’Israël eût ses conteurs et ses fabulistes, le moyen d’en douter ? Dans le pays de Chanaan comme sur les bords du Nil, les arbres et les bêtes ont parlé. Qu’on songe à l’ânesse du devin Balaam qui voyait l’ange de Jéhovah, l’épée nue à la main, posté sur le chemin, et s’efforçait d’avertir son cavalier en lui serrant les jambes contre le mur du sentier des vignes ; elle s’abattit enfin sous Balaam, et, rouée de coups, cria : « Que t’ai-je fait pour m’avoir battue déjà trois fois ? .. Ne suis-je pas ton ânesse que, depuis que tu existes, tu as montée jusqu’aujourd’hui ? » Et Balaam aperçut enfin l’ange posté sur le chemin, l’épée nue à la main. On retrouverait partout l’idée fondamentale de cette fable, même dans les contes des Mille et une Nuits. Qu’est-ce d’ailleurs que le devin Balaam sinon le sage Lokman, l’auteur supposé des fables arabes ? L’identification des deux noms de Balaam et de Lokman, et partant des deux personnages, a été scientifiquement démontrée [12]. N’est-ce point par un apologue qui ne devait pas être moins familier aux enfans de Juda qu’à ceux d’Israël que Joas, roi d’Israël, répondit d’abord à la déclaration de guerre d’Amatsia, roi de Juda (II Chron. XXV, 18) : « L’épine du Liban députa vers le cèdre du Liban pour lui dire : « Donne ta fille à mon fils pour femme ! » Alors passèrent les bêtes sauvages du Liban, et elles écrasèrent l’épine. » Mais l’apologue hébreu le plus célèbre, et le plus digne de l’être, est celui de Jôtam (Jud., IX, 8-15) : « Les arbres se réunirent pour oindre un roi qui régnât sur eux. Et ils dirent à l’olivier : « Règne sur nous ! » Et l’olivier leur dit : « Renoncerais-je à mon huile qui m’attire l’estime des dieux et des hommes pour aller me balancer au-dessus des arbres ? » Alors les arbres dirent au figuier : « Eh bien ! toi, règne sur nous ! » Et le figuier leur dit : « Renoncerais-je à ma douceur et à mon fruit exquis pour aller me balancer au-dessus des arbres ? » Alors les arbres dirent à la vigne : « Eh bien ! toi, règne sur nous ! « La vigne leur dit : « Renoncerais-je à ma liqueur qui réjouit les dieux et les hommes pour aller me balancer au-dessus des arbres ? » Alors tous les arbres dirent au buisson d’épines : « Eh bien ! toi, règne sur nous ! » Et le buisson d’épines dit aux arbres : « Si en vérité vous voulez m’oindre pour m’établir roi sur vous, venez et abritez-vous sous mon ombrage ; sinon du buisson d’épines sortira un feu qui dévorera les cèdres du Liban. » : Park and Suites propriétaires La meilleure description d'un livre de dessins serait de le reproduire par la gravure. Nayant l'avantage de pouvoir faire passer sous les yeux du lecteur qu'un très petit nombre de figures, je devrai discourir avant tout. Cette nécessité m'en impose une autre : celle de soumettre à une classification les matières jetées pèle-mêle dans l'album.Je les classerai donc ; et pour cela je ne prendrai en considération ni leur plus ou moins d'apparence, ni le mérite plus ou moins grand de leur exécution mais seulement la nature des connaissances auxquelles elles ont rapport. Le même point de vue me fournira la mesure du développement à donner à chacune de mes explications. Les plus grands et les plus beaux dessins de Villard de Honnecourt pourront ne recevoir de moi qu'une simple mention, tandis qu j'insisterai sur des traits souvent informes et perdus entre d'autres figures : défaut de proportion qui en réalité n'en est pas un ; car là où l'auteur se montre seulement dessinateur habile, il suffit du plus court éloge donné à son talent ; tandis que les endroits où paraît son instruction professionnelle ne sauraient être trop discutés, devant, par leur éclaircissement, fournir à la science des données qui lui ont manqué jusqu'ici. : Park and Suites proprietaires La pénitence sortie de Rome errait à l’entour ; pauvre piferario des Abruzzes, elle faisait entendre le son de sa musette devant une madone. Rancé s’avançait quelquefois seul devant le labyrinthe des cercueils, soubassement de la cité vivante. Il n’y a peut-être rien de plus considérable dans l’histoire des chrétiens que Rancé inconnu priant à la lumière des étoiles, appuyé contre les aqueducs des césars à la porte des catacombes ; l’eau se jetait avec bruit par-dessus les murailles de la ville éternelle, tandis que la mort entrait silencieusement au-dessous par la tombe. : Park and Suites propriétaires La rose de chartres est des plus belles, quoiqu'elle appartienne au gothique primitif. Un texte que je n'ai pas vu cité dans les monographies, conduit à en placer l'exécution avant 1155, puisque l'évêque Gosselin, mort cette année-là, légua cent livres ad opus turris20, ce qui prouve que le portail était alors élevé au moins jusqu'à la plate-forme. Rose du portail méridional de Lausanne (fol. 16 r.). — Avec cette double légende écrite dans la bordure : Ista est fenestra in Losana ecclesia ; et, C'est une reonde veriere de le glize de Lozane. Études sur la cathédrale de Reims (fol. 30 v.). — Élévation à l'intérieur de l'une des chapelles placées au chevet de cette église. Ce dessin a pour légende : Vesci le droite montée des capeles de le glize de Rains et toute le manière ensi com eles sunt par dedans droites en lor estage ; « Voici l'élévation des chapelles de l'Église de Reims et la manière dont est disposé tout l'étagement de leur architecture à l'intérieur. » A la hauteur de la corniche qui surmonte le soubassement, on lit : Vesci les voies dedens et les orbes arkes. Les voies dedens sont les couloirs pratiqués entre chaque fenêtre dans l'épaisseur de leurs pieds droits. Les orbes arkes sont les fausses arcades qui décorent le soubassement. Élévation à l'extérieur de la même chapelle avec la légende : En cele autre pagene poes vous veir les montées des capieles de le glize de Rains par dehors, tres le commencement descri en le fin, ensi comes eles sunt. D'autretel maniere doivent estre celes de Canbrai s'on lor fait droit. Li daerrains entaulemens doit faire crétiaus. « En cette autre page vous pouvez voir les élévations des chapelles de l'église de Reims par dehors, comme elles sont depuis de haut jusqu'en bas. » Nous avons assez insisté sur l'avant-dernière phrase qui constate l'identité du plan des deux chevets de Reims et de cambrai. Quant au membre qui suit : « Le dernier entablement doit faire créneaux, » il prouve, concurremment avec le dessin, que la décoration de l'amortissement des chapelles absidiales a changé depuis le XIIIe siècle. L'entablement, qui n'était alors couronné que de créneaux, l'est aujourd'hui d'une haute galerie à jour. Élévations à l'extérieur et à l'intérieur d'une travée de la nef, avec la légende : Vesci les montées de le glize de Rains et del plain pen dedens et de hors. Li premiers estaulemens des acaintes doit faire crétiaus si qu'il puist avoir voie devant le covertic ; encontre ce covertic sunt les voies dedens, et quant ces voies sont volses et entauls, adont reviennent les voies dehors con puet aller devant les suels des verieres. En l'entaulement daerrain doit avoir crétiaus con puist aller devant covertic. Ves aluec les manières de totes les montées. : PARK AND SUITES PROPRIETAIRES La tombe et le temple donnent une grande idée du goût et de la richesse des monarques égyptiens, ainsi que de la variété et de la puissance des moyens mécaniques dont ils disposaient ; on est donc porté tout d’abord à penser que les palais, par leurs dimensions et par le luxe de leur décoration, devaient être en rapport avec la magnificence des sépultures que ces souverains se préparaient et avec celles des édifices qu’ils érigeaient en l’honneur des dieux desquels ils croyaient tenir leur prospérité et leur gloire. C’est au sein de splendides et pompeuses demeures, faites des plus belles matières dont disposât l’Égypte, que l’imagination se représente les princes qui ont construit les pyramides et creusé les syringes thébaines, qui ont bâti Louqsor et Karnak.Sous cette impression, les premiers voyageurs qui ont visité la vallée du Nil et décrit ses monumens ont été portés à voir partout des palais, à prétendre en reconnaître les débris dans toutes les ruines imposantes qui n’étaient pas des pyramides ou des hypogées. Pour les auteurs de la grande Description de l’Égypte, Karnak et Louqsor, Médinet-Abou et Gournah sont des palais ; des dénominations comme celle de palais de Ménephtah, appliquées au temple de Seti, à Gournah, se sont transmises de proche en proche et se rencontrent encore dans les livres tout récens, comme l’Histoire de l’architecture, de Fergusson,Depuis les travaux et le voyage de Champollion, une étude plus attentive des ruines et surtout la lecture des inscriptions hiéroglyphiques ont dissipé cette erreur ; on est d’accord aujourd’hui sur la destination primitive des grands édifices thébains de l’une et de l’autre rive ; on n’en conteste plus le caractère religieux. Tout en admettant cette vérité, certains archéologues n’ont pas encore réussi à s’affranchir tout à fait de l’idée qui a si longtemps été dominante ; ils en gardent quelque chose et soutiennent une opinion moyenne, d’après laquelle l’habitation royale aurait été une dépendance du temple ; ils la cherchent, à Karnak comme à Louqsor, dans les pièces, assez mal conservées, qui se trouvent en arrière du sanctuaire. C’est là, dans ces chambres dont plusieurs étaient soutenues par des colonnes et richement décorées, que le roi aurait eu sa demeure et « sa vie se serait passée dans les cours et les salles hypostyles »Parmi tous les documens qui ont été recueillis dans ces parties de l’édifice, il n’en est pas un qui confirme cette hypothèse ; ni dans le reste de la littérature égyptienne, ni même chez les historiens grecs, on ne saurait trouver un texte qui prouve ou qui même tende à faire croire que les rois aient jamais vécu dans le temple ou dans ses dépendances, qu’ils aient habité l’intérieur de l’enceinte sacrée. : Park and Suites propriétaires La Trappe était le lieu où Bossuet se plaisait le mieux : les hommes éclatants ont un penchant pour les lieux obscurs. Devenu familier avec le chemin du Perche, Bossuet écrivait à une religieuse malade : " J’espère bien vous rendre, à mon retour de La Trappe, une plus longue visite ", paroles qui n’ont d’autre mérite que d’être jetées à la poste en passant et d’être signées : Bossuet. : PROPRIETAIRES PARK AND SUITES La visite de Rancé aux Clairets est du 16 février 1690 ; on possède encore, avec la carte de sa visite, les discours d’ouverture et de clôture. L’abbesse avait fait sonner la grosse cloche de l’abbaye aussitôt que Rancé parut dans le voisinage ; cloche dont le son se perdit comme mille autres dans les bois qui n’existent plus ; on trouve on ne sait quel charme dans ces accents qui annonçaient à des échos, muets depuis longtemps, le passage d’un homme sur la terre. L’abbesse s’était jetée à genoux devant le père à l’entrée de l’église. La carte de visite laissée dans le monastère faisait du bruit. Rancé avait dit que la lecture de l’Ancien Testament ne convenait pas à des religieuses : " Que voulez-vous, disait-il, que des filles obligées à une chasteté consommée lisent le Cantique des Cantiques, l’histoire de Suzanne, celle de Juda, de Thamar, de Judith, d’Ammon, de la violence faite à la femme du lévite dans Gabaon, le Lévitique, Ruth ? " : Park and Suites propriétaires Le 12 avril 1704, les pieds et les mains du moribond s’engourdirent. Un peu avant quatre heures et demie du matin il expira : c’était l’heure où son ami Rancé priait aux approches du jour. L’aigle qui s’était en passant reposé un moment dans ce monde reprit son vol vers l’aire sublime dont il ne devait plus descendre : il n’est resté de ce sublime génie qu’une pierre. : PROPRIETAIRE PARK AND SUITES Le 2 de novembre de l’année 1694, Rancé mandait à l’abbé Nicaise : " Voilà M. Arnauld mort après avoir poussé sa carrière aussi loin qu’il l’a pu. Il a fallu qu’elle se soit terminée ; voilà bien des questions finies. L’érudition de M. Arnauld et son autorité étaient d’un grand poids pour le parti heureux qui n’en a point d’autre que celui de Jésus-Christ ; qui, mettant à part tout ce qui pourrait l’en séparer ou l’en distraire, même pour un moment, s’y attache avec tant de fermeté que rien ne soit capable de l’en déprendre. " Ce passage de la lettre de Rancé, si différent de ce qu’il avait écrit à M. de Brancas sur Arnauld, étant connu, ressuscita toutes les ardeurs. Rancé lui-même fut surpris du fracas que causaient ces quatre lignes. Au milieu de cette agitation, il écrivit de nouveau, le 27 janvier 1695, à l’abbé Nicaise : " J’ai reçu depuis deux jours une lettre de plus de vingt pages de votre bon ami le père Quesnel : elle est toute remplie d’une dureté et d’une vivacité incompréhensibles ; il prétend me prouver que j’ai flétri le nom de M. Arnauld, que je lui ai donné un coup de poignard après sa mort, que j’ai fait, autant qu’il était en mon pouvoir, une plaie mortelle à sa mémoire, et une infinité d’autres choses plus violentes les unes que les autres. Je n’ai jamais entendu parler d’une imagination aussi extraordinaire. Quand j’aurais écrit un volume contre la vie, la conduite et les sentiments de M. Arnauld, que je me fusse servi pour cela des expressions les plus injurieuses, il ne me traiterait pas d’une autre manière ; il me demande des rétractations et des déclarations publiques, comme si j’avais de mon plein pouvoir rejeté hors de l’Église M. Arnauld après sa mort ; il ajoute que toute la France attend une réparation de ma part, et si j’avais mis le feu à Port-Royal ou que je l’eusse renversé de fond en comble, il ne m’en dirait pas davantage. " : Park and Suites propriétaires Le 20 mai 1666 revit Rancé dans les obscurs chemins du Perche. Ce n’étaient là ni les restes de la voie Appia, ni de la voie Claudia : Rancé ne rapportait aucun souvenir de Rome, où tant de passions se sont formées, d’où tant d’hommes n’ont point voulu revenir. Les Troyens restèrent à Albe avec leurs dieux. Rancé n’avait même pas cueilli, pour la joindre aux fleurs du printemps, qui commençaient à renaître à La Trappe, ces tubéreuses murales qui croissent sur l’enceinte ébréchée de Rome, où les vents transportent çà et là leurs échafauds mobiles. : PARK AND SUITES PROPRIETAIRE Le 7 septembre 1672 Rancé présenta une requête au roi en faveur de la réforme ; il commence par dire que les anciens solitaires, dont il ne mérite de porter ni le nom ni l’habit, n’ont point fait difficulté de sortir du fond de leurs déserts pour le service de Dieu ; qu’à leur exemple il croirait manquer au plus saint de ses devoirs s’il se taisait ; que malheureusement il ne va parler que pour se plaindre, et que celui qui lui ouvre la bouche n’a mis sur ses lèvres que des paroles de douleur. De là passant à son sujet, il parle de l’ordre de Cîteaux, prêt à retomber dans les périls dont il est échappé, par le défaut de protection refusée à l’étroite observance établie par Louis XIII. Pendant que les solitaires ont vécu dans la perfection ils ont été considérés comme les anges tutélaires des monarchies ; ils ont soutenu, par le pouvoir qu’ils avaient auprès de Dieu, la fortune de l’empire : une sainte recluse avait connu en esprit ce qui se passait à la journée de Lépante. " Votre Majesté, ajoute Rancé, ne sera point surprise qu’étant obligé par le devoir de ma profession de me présenter à tous les instants au pied des autels du Roi du ciel, j’aborde une fois dans ma vie le trône du roi de la terre. " : Park and Suites propriétaires Le Bouthillier possédait, près du parc de Chambord, un prieuré de l’ordre de Grammont. Ce prieuré était desservi par sept ou huit religieux. On n’apercevait pas de cet endroit le faîte de l’édifice qui devait éclater du rire immortel de Molière. " Le roi, dit le chevalier d’Arvieux, ayant voulu faire un voyage à Chambord pour y prendre le divertissement de la chasse, voulut donner à sa cour celui d’un ballet ; et comme l’idée des Turcs qu’on venait de voir à Paris était encore toute récente, il crut qu’il serait bon de les faire paraître sur la scène. Sa Majesté m’ordonna de me joindre à MM. de Molière et de Lulli pour composer une pièce de théâtre où l’on pût faire entrer quelque chose des habillements et des manières des Turcs. Je me rendis pour cet effet au village d’Auteuil, où M. de Molière avait une maison fort jolie. Ce fut là que nous travaillâmes à cette pièce de théâtre que l’on voit dans les œuvres de Molière, sous le titre du Bourgeois gentilhomme . " : Park and Suites proprietaire Le cardinal de Retz était petit, noir, laid, maladroit de ses mains ; il ne savait pas se boutonner . La duchesse de Nemours confirme ce portrait de Tallemant des Réaux : " Le coadjuteur vint, dit-elle, en habit déguisé, voir le cardinal Mazarin. M. le Prince, qui sut cette visite, en parla au cardinal, lequel lui tourna fort ridiculement et le coadjuteur, et son habit de cavalier, et ses plumes blanches et ses jambes tortues ; et il ajouta encore à tout le ridicule qu’il lui donna que s’il revenait une seconde fois déguisé, il l’en avertirait, afin qu’il se cachât pour le voir, et que cela le ferait rire. " : Park and Suites propriétaires Le coadjuteur finit ses jours en silence, vieux réveille-matin détraqué. Réduit à lui-même et privé des événements, il se montra inoffensif : non qu’il subît une de ces métamorphoses avant-coureurs du dernier départ, mais parce qu’il avait la faculté de changer de forme comme certains scarabées vénéneux. Privé du sens moral, cette privation était sa force. Sous le rapport de l’argent il fut noble ; il paya les dettes de sa royauté de la rue, par la seule raison qu’il s’appelait M. de Retz . Peu lui importait du reste sa personne : ne s’est-il pas exposé lui-même au coin de la borne ? On le pressait de dicter ses aventures, et le romancier transformé en politique les adresse à une femme sans nom, chimère de ses corruptions idéalisées : " Madame, quelque répugnance que je puisse avoir à vous donner l’histoire de ma vie, néanmoins, comme vous me l’avez demandée, je vous obéis. " : Proprietaire Park and Suites Le conte du Prince prédestiné, découvert récemment sur un papyrus hiératique du British Museum et traduit par M. Goodwin, est de la même époque que le conte des Deux Frères : c’est encore une œuvre de la XIXe dynastie. Le scribe qui l’a rédigé, quinze siècles ayant notre ère, est inconnu. D’ailleurs, autant qu’il est permis d’en juger par le fragment venu jusqu’à nous, ce conte fantastique n’a presque rien de littéraire dans la forme. Le style est celui d’un livre de la première enfance. Les petits Égyptiens apprenaient sans doute de la bouche de leurs nourrices et de leurs berceuses les merveilleuses aventures du Prince prédestiné. Qu’on songe à Riquet à la Houppe ou à la Belle au bois dormant. Les sept fées ne manquent même point au berceau de notre prince. La scène se passe tantôt en Égypte, tantôt en Mésopotamie, où nous a déjà transportés la stèle dite de Bachtan, à la suite du dieu thébain à tête d’épervier. Grâce à la politique constante des pharaons, qui depuis l’expulsion des hyksos fut de soumettre les peuples de la Syrie et de la vallée du Tigre et de l’Euphrate, les guerres séculaires des Thoutmès et des Ramsès tournèrent l’imagination populaire vers ces lointaines contrées d’où l’on rapportait de l’or, de l’argent, du lapis-lazuli, du cuivre, des bois précieux et odoriférans. Du XVIIe au XIVe siècle avant notre ère, les roitelets de Chaldée et d’Assyrie qui se disputaient l’empire de la Mésopotamie, les princes de Babylone et de Ninive, payèrent tribut et rendirent hommage aux pharaons. Ramsès XII lui-même, alors que la décadence de l’Égypte était irrévocable, quand l’empire du monde va passer pour des siècles au grand empire d’Assyrie, visite encore en suzerain les rives de l’Euphrate et épouse la fille d’un chef asiatique. On serait tenté de croire que l’histoire de ce pharaon est faite tout exprès pour servir de commentaire à un conte d’enfant. Voici l’analyse de ce naïf récit : : Park and Suites propriétaires Le dortoir était abandonné ; il ne servait de retraite qu’aux oiseaux de nuit : il était exposé à la grêle, à la pluie, à la neige et au vent ; chacun des frères se logeait comme il voulait et où il pouvait. : Proprietaires Park and Suites Le duc de Penthièvre parut plus tard à La Trappe : Saint-Simon ne se put guérir de l’âcreté de son humeur dans une solitude où le petit fils du comte de Toulouse perfectionna sa vertu : le fiel et le miel se composent quelquefois sous les mêmes arbres. Pieux et mélancolique, le duc de Penthièvre fit augmenter, s’il ne bâtit pas entièrement, l’abbatiale, où il aimait se retirer, en prévision du martyre de sa fille. La princesse de Lamballe, enfant, venait s’amuser à la maison-Dieu ; elle fut massacrée après la dévastation du monastère. Sa vie s’envola comme ce passereau d’une barque du Rhône, qui, blessé à mort, fait pencher en se débattant l’esquif trop chargé. : Park and Suites propriétaires Le grand expiateur avait retrouvé à Châlons-sur-Saône l’abbé du Val-Richer, son compagnon désigné de voyage. A Lyon, il baisa la boîte qui renfermait le cœur de saint François de Sales. Il traversa les Alpes, et arriva à Turin : il n’y vit point le saint suaire. A Milan, le tombeau de saint Charles Borromée l’appela : heureux les morts quand ils sont saints ! ils retrouvent leur matin dans le ciel. Sainte Catherine à Bologne attira la vénération de Rancé : c’étaient là les antiquités qu’il cherchait : il faisait consister sa repentance à ne rien voir ; ses yeux étaient fermés à ces ruines dont l’abbé de La Mennais nous fait une peinture admirable : : Propriétaires Park and Suites Le lendemain matin, lorsque chacun d’eux aperçut l’autre, le jeune frère dit à l’aîné : « Pourquoi es-tu venu après moi pour me tuer en fraude, sans avoir entendu la parole de ma bouche ? Moi, je suis en fait ton frère cadet ; tu es pour moi comme un père ; ta femme est pour moi comme une mère. Ne serait-ce pas qu’après que tu m’eusses envoyé pour nous apporter des semences, et que ta femme m’eût dit : Viens, reposons ensemble, une heure durant ; alors voici qu’elle a changé cela en autre chose ? » Il mit sous les yeux de l’aîné tout ce qui s’était passé, fit serment par Râ-Harmachis, le dieu Soleil dans les deux horizons, et s’écria : « Être venu pour me tuer en fraude, ton couteau à la main, à la porte de l’étable, en embuscade, c’est une infamie ! » Il saisit un couteau bien affilé, se mutila et jeta dans le fleuve l’organe sanglant de la force mâle, qu’un oxyrrhynque dévora. Le frère aîné s’en affligea beaucoup et se mit à pleurer tout haut. Le cadet lui rappelle tout ce qu’il avait fait pour lui, il ajoute : « J’irai à la vallée du Cèdre, et alors voici ce que tu feras pour moi : tu viendras prendre soin de moi quand tu sauras qu’il m’est arrivé quelque chose. J’enchanterai mon cœur, je le placerai sur le sommet de la fleur du Cèdre, et si l’on coupe le Cèdre et que mon cœur tombe à terre, tu viendras le chercher ; si tu fais sept années de recherches, ne te dégoûte pas pour cela. Une fois que tu l’auras trouvé, tu le mettras dans un vase d’eau fraîche, et alors je reviendrai à la vie… Or tu sauras que quelque chose m’est arrivé lorsqu’on te mettra dans la main une cruche de bière et qu’elle donnera de l’écume. » Il s’en alla vers la vallée du Cèdre ; le frère aîné retourna dans sa maison, la main sur sa tête couverte de poussière ; il tua sa femme et la jeta aux chiens.Dans la vallée du Cèdre, Bataou passe ses journées à chasser et revient chaque soir se coucher sous l’arbre. Comme il sortait de la villa qu’il s’était construite, il rencontra le cycle des dieux qui s’en allait régler les destinées de la terre entière [9]. « Ah ! Bataou, dirent les dieux, demeureras-tu toujours seul pour avoir quitté ton pays devant les accusations de la femme d’Anepû, ton frère aîné ? » Leur cœur en devint malade, et Râ-Harmachis dit à Chnoum : « Allons ! fabrique une femme à Bataou, afin qu’il ne reste plus seul. » Chnoum lui fit donc une compagne pour demeurer avec lui, belle dans ses membres plus que toute femme de la terre entière, car tous les dieux étaient en elle. Survinrent les sept Hathors, qui l’examinèrent et dirent d’une seule bouche : « Elle mourra d’une mort violente. » Bataou l’aima beaucoup. « Ne sors pas de la maison, lui recommanda-t-il, de peur que le fleuve ne t’enlève. Je ne saurais te délivrer, car je suis une femme comme toi, mon cœur est sur le sommet de la fleur du Cèdre, et si quelqu’un découvrait cela, je me battrais avec lui. » : Park and Suites propriétaires Le nouveau Tobie partit pour Ninive : il n’allait pas épouser la fille de Raguel ; la fille de Raguel n’était plus. Le voyageur qui accompagnait Rancé n’était pas Raphael, mais l’Esprit de la pénitence ; cet Esprit ne se mettait pas en route pour réclamer de l’argent, mais la misère. Lorsqu’on erre à travers les saintes et impérissables Ecritures, où manquent la mesure et le temps, on n’est frappé que du bruit de la chute de quelque chose qui tombe de l’éternité. : Propriétaire Park and Suites Le P. Lami, un des commensaux de La Trappe, était demi-philosophe ; il différait de Rancé sur beaucoup de sujets ; il passait pour être l’homme de son ordre qui écrivait le mieux en français : il avait développé avec clarté les idées de Descartes. Au sujet des Etudes monastiques , il eut une discussion avec Rancé devant Mme de Guise, et Mabillon raconte que Lami l’emporta sur Rancé[Premier volume des Oeuvres posthumes de Mabillon. (N.d.A.)] . Un ordre de Louis XIV imposa silence aux partis. : Park and Suites propriétaires Le projet qu’il méditait depuis longtemps de soumettre sa conduite future au conseil des évêques d’Aleth et de Comminges lui revenait dans l’esprit. Il se résolut de l’accomplir. Le 21 juin 1660, il écrivit à la mère Louise : " Je pars demain à l’insu de tous mes amis. " Il arriva à Comminges le 27 du même mois, après un tremblement de terre : ce fut de même que j’arrivai à Grenade en rêvant de chimères, après le bouleversement de la Vega. : Park and Suites propriétaires Le réfectoire n’en avait plus que le nom. Les moines et les séculiers s’y assemblaient pour jouer à la boule lorsque la chaleur et le mauvais temps ne leur permettaient pas de jouer au dehors. : Park and Suites proprietaires Le rhumatisme, qui d’abord lui avait saisi la main gauche, se jeta sur la droite, dans laquelle le chirurgien de Mme de Guise travailla. Cette main devint inutile et contrefaite. Le malade avait une répugnance extrême de toute nourriture. Affligé d’une toux insupportable, d’une insomnie continuelle, de maux de dents cruels, d’enflures aux pieds, il se vit réduit pendant près de six années à passer ses jours à l’infirmerie dans une chaise, sans presque jamais changer de posture. Un frère convers le pressant de prendre un peu de nourriture, Rancé dit avec un sourire : " Voilà mon persécuteur. " Il n’employait ses frères, qui regardaient comme un bonheur de le servir, qu’avec une extrême discrétion. Il souffrait la soif, n’osant leur demander à boire, de peur de les fatiguer. Lorsqu’on lui avait donné quelque chose, il en témoignait aussitôt sa reconnaissance par une inclination de tête en se découvrant. Il souffrait des douleurs aiguës que l’on n’aurait pas remarquées si l’on n’eût aperçu quelque changement sur son visage. : Park and Suites propriétaires Le roi de Prusse, l’impératrice de Russie, toutes les grandeurs, toutes les célébrités de la terre reçoivent à genoux, comme un brevet d’immortalité, quelques mots de l’écrivain qui vit mourir Louis XIV, tomber Louis XV et régner Louis XVI, et qui, placé entre le grand roi et le roi martyr, est à lui seul toute l’histoire de France de son temps. : Park and Suites propriétaire Le serviteur de Dieu fut exposé aux épreuves dont les histoires de ces temps nous parlent ; histoires qu’on retrouve dans tous les monastères et que Rancé avait souvent rappelées dans les Vies particulières de quelques-uns de ses religieux. Un jeune possédé avait déclaré que des légions de démons assiégeaient La Trappe. On croyait qu’il n’y avait point de solitude vide ; on habitait au milieu d’un monde d’esprits ; mais ces esprits avaient leur domicile dans les cloîtres : le merveilleux achevait d’agrandir la poésie. Rancé oyait des bruits aigres et perçants ; ses moines lui racontaient qu’ils éprouvaient, la nuit, les secousses d’une force étrangère. On entendait dans les dortoirs des tintamarres affreux, comme des personnes qui se battaient ; on frappait aux portes des cellules, ou bien il semblait qu’un homme marchât seul à grands pas ; une main de fer passait et repassait sur le chevet des lits. : Park and Suites propriétaires Le seul point de la vallée du Nil où se laissent encore distinguer quelques traces des dispositions de la ville antique, c’est l’emplacement de la capitale que s’était bâtie Aménophis IV quand il avait quitté Thèbes et son dieu Ammon [13]. Selon toute apparence, cette capitale, qu’un caprice royal avait fait naître, aurait été abandonnée bientôt après ; on ne sait même pas le nom qu’elle portait, et depuis lors il n’y a jamais eu près de là que de petits villages qui n’ont pas suffi à détruire les restes des bâtimens. Ceux-ci, comme le montre une planche de Prisse, couvrent encore le sol de leurs décombres ; ils sont tous en briques. On a pu relever, en gros tout au moins, le plan de quelques-unes de ces habitations ; mais ce que l’on reconnaît le mieux, c’est la direction des voies de la cité d’Aménophis. Il y a une grande rue parallèle au fleuve et qui est large d’environ 25 mètres ; d’autres rues, plus étroites, paraissent la couper à angle droit ; dans quelques-unes, deux chariots pouvaient à peine passer de front. Le quartier principal était au nord, dans le voisinage d’une vaste enceinte rectangulaire qui renfermait le temple du dieu nouveau, du disque solaire. On remarque dans cette partie de la ville les débris d’importantes demeures, pourvues de cours spacieuses. Il y a surtout, à l’ouest de la grande rue, un édifice que Prisse appelle le palais ; on y remarque de nombreux piliers de brique serrés les uns contre les autres. Ces piliers étaient-ils destinés à supporter les planchers et à les préserver ainsi de l’humidité du sol ? Pour répondre à cette question, il faudrait des renseignements plus précis. Dans le sud de la ville, ce sont au contraire de petites maisons, toutes contiguës les unes aux autres, qui ne sont représentées que par des pans de murs et des tas de décombres. C’était le quartier des pauvres. : Park and Suites proprietaires Le véritable Motif de la conversion de l’abbé de La Trappe , par Laroque, que j’ai déjà cité, est une réponse aux Devoirs de la vie monastique : Park and Suites propriétaires Les cales nécessaires à la pose des pierres incrustées ne seront jamais faites en fer, mais en plomb ou en cœur de chêne, et toujours éloignées des parements.Toute pierre vieille portant moulure ou sculpture ne pourra être remplacée que lorsqu’elle aura été marquée par l’architecte ou ses agents.L’appareil des pierres neuves sera absolument semblable à l’appareil ancien. Dans les édifices du Moyen-Âge, les arcs seront extradossés, les parements neufs faits en assises de même hauteur que les anciennes. La plus grande attention sera apportée à l’exécution des tailles des parements et moulures. L’architecte devra observer à quelle époque et à quel style appartiennent ces tailles qui diffèrent entre elles ; il remarquera que les tailles antérieures au XIIIe siècle sont faites assez grossièrement et au taillant droit ; celles du XIIIe, à la grosse bretture et layées avec une grande précision ; celles du XIVe, à la bretture fine et layées avec plus de netteté encore ; celles du XVe, à la bretture et au racloir etc. Sauf de rares exceptions qui peuvent contrarier ces usages, et dont on devra tenir compte, l’architecte fera exécuter les tailles des parties restaurées d’après les indications précédentes. On lui recommande de se défier des retailles, des grattages faits après coup, qui altèrent la physionomie des parements et la forme des profils ; il faut rechercher alors les tailles primitives conservées sur les points peu accessibles ou masqués. Il en est de même pour les modifications apportées par des restaurations plus ou moins anciennes aux formes primitives ; on devra examiner alors avec grand soin toutes les traces de ces formes, et dans le doute en référera à l’Administration. L’emploi de l’outil appelé boucharde est rigoureusement interdit. : PARK AND SUITES PROPRIETAIRES Les calomnies publiées contre le monastère de La Trappe par les libertins, qui se moquaient des austérités, et par les jaloux, qui sentaient naître une autre immortalité pour Rancé, commençaient à s’accroître ; on avait sans cesse devant les yeux les premières erreurs du solitaire, on s’obstinait à ne voir dans sa conversion que des motifs de vanité. Ses plus grands amis, l’abbé de Prières, visiteur de l’ordre était lui-même épouvanté des réformes de La Trappe ; il écrivait à l’abbé : " Vous aurez beaucoup d’admirateurs, mais peu d’imitateurs. " : Park and Suites propriétaires Les commissaires nommés par le cabinet s’étant assemblés, Rancé fut mandé à Paris, en 1675. Ils avaient tout réglé selon les intentions du serviteur de Dieu ; mais un abbé de la commune observance déclara que si l’on suivait les avis des commissaires, les abbés étrangers ne viendraient pas au chapitre général de Cîteaux. Le roi s’arrêta : tout se tenait alors, un mouvement dans le clergé pouvait entraîner un dérangement dans les affaires. Louis XIV le savait, et rien n’était si prudent que ce roi absolu élevé aux incartades de la Fronde. : PROPRIETAIRES PARK AND SUITES Les constructeurs du XIIe siècle ont presque toujours relié les différentes parties de leurs maçonneries par des chaînages en bois, d’un équarrissage de 0,20 cm à 0,25 cm, noyés dans l’épaisseur des murs ; ces chaînages sont ordinairement posés. Sous les appuis des fenêtres, sous les corniches de couronnement, à la souche des contreforts, au-dessus des voûtes des bas-côtés. Les bois, pourris aujourd’hui, laissent dans l’épaisseur des constructions des vides dangereux. L’architecte devra toujours se défier de ces vides, qui ont pour résultat de provoquer le bouclement des murs. Dans les édifices du XIIe siècle, il s’assurera de la position de ces chaînages par des sondages, avant de rien entreprendre. Une fois leur position reconnue, la première opération sera de profiter des vides laissés par les bois pourris pour passer, à la place des solives réduites en poussière, des chaînages en fer, en ayant le soin de faire remplir le vide restant en bonne maçonnerie, fortement bourrée. Il augmentera ainsi la solidité des édifices et replacera les constructions dans leur état normal. Aux XIIIe, XIVe et XVe siècles, le système de chaînages en bois est remplacé par un système de crampons en fer, reliant à certaines hauteurs les pierres de la construction, et formant ainsi de véritables chaînages continus. Ces crampons, dont la longueur varie de 0,30 cm à 0,40 cm quoique généralement coulés en plomb, se sont oxydés et ont fait éclater par leur gonflement, une grande quantité de ces pierres cramponnées. Il est résulté de cet accident deux inconvénients graves : le premier, c’est que les pierres ainsi fêlées dans leur épaisseur ne font plus parpaing, et qu’alors les murs tendent à se dédoubler ; le second, c’est que les crampons, ne tirant plus en pleine pierre, mais dans les fêlures qu’ils ont causées, ne relient plus les murs dans leur longueur. Ce fait doit fixer particulièrement l’attention de l’architecte, qui devra, en remplaçant les pierres ainsi éclatées, supprimer les crampons, cause de leur destruction, et restituer a ce système de chaînage des tirants continus posés le long des parements extérieurs et intérieurs des murs, reliés entre eux, de distance en distance, par des boulons traversant ces murs, sans y être scellés.

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